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lettresjuminer
5 mai 2007

GERMINAL

ANALYSE DE LA CLOSULE « Et sous ses pieds, les coups profonds… » p567. Nous sommes à la fin du roman. Au Voreux, le travail a repris. La grève a été un échec. Etienne quitte donc la mine pour se rendre à Paris et continuer le combat de tous les travailleurs. En effet, si la grève est finie, la révolution peut renaître sans cesse. La closule du roman souligne cet espoir renaissant en une page épique qui va souligner les espoirs d’Etienne et de tous les travailleurs. 1. Une focalisation interne. C’est en effet à travers le regard d’Etienne que nous percevons une dernière fois la région du Voreux. Le narrateur emploi ici une focalisation interne comme le montre l’emploi successif des verbes de perception. « Etienne entendait les camarades », « il croyait en reconnaître d’autres ». C’est donc à travers la conscience d’Etienne que nous percevons les choses et le paysage ne tarde d’ailleurs pas à s’effacer pour laisser place à la subjectivité d’Etienne, à sa vision du monde et des choses. 2. Une transfiguration de la réalité. Très vite en effet, le paysage s’efface pour laisser place à une autre réalité. C’est ainsi qu’Etienne, seul, se sent très vite accompagné par tous ces camarades mineurs. C’est ainsi qu’il lui semble reconnaître, « venant de sous la terre, le souffle de la Maheude », ou encore qu’il lui semble reconnaître encore « d’autres camarades, à droite, à gauche, plus loin » et « qu’il entend encore, encore, de plus en plus distinctement les camarades tapaient. » C’est qu’Etienne n’est plus seul. Les autres mineurs l’accompagne dans ce nouveau voyage. La closule s’oppose ainsi à l’incipit du roman où Etienne arrivait seul au Voreux. « Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoile, un homme suivait seul ma grand route de Marchiennes à Montsou. » Un an s’est écoulé entre les deux scènes, et au cours de cette année, Etienne a appris le sens du combat et de la communion entre les hommes. C’est pourquoi cette dernière scène est aussi un scène d’espoir. 3. La dimension symbolique du décor. Le décor souligne cet espoir de façon symbolique. Si au début du texte, nous étions plongé dans l’obscurité totale d’une nuit d’hivers, nous sommes maintenant dans une « matinée de printemps et le soleil d’avril rayonne ». D’ailleurs, le narrateur insiste sur les images de cette nature en éveil avec « les blés », « les haies vives », « les jeunes arbres », « les bourgeons qui crévent en feuilles vertes », « les champs qui tressaillent de la poussée des herbes », « les graines qui se gonflent ». Très vite cette vision de la nature en éveil prend une dimension symbolique. En effet, « la campagne est grosse de la rumeur de tous les travailleurs ». Ce n’est plus seulement le monde végétal qui est en éveil sous ces rayons de soleil, c’est aussi le monde des hommes. « Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse qui germait dans les sillons ». Au cycle de la nature vient se juxtaposer le cycle des hommes qui après avoir connu la misère et l’exploitation connaitront des lendemains heureux par le triomphe de la révolution. On sera sensible à ce titre à l’utilisation du champ lexical de la germination qui parcourt tout le texte avec « la terre qui enfante », « les bourgeons qui crèvent en feuilles vertes », ou encore « les graines qui se gonflent », « le débordement de sève », « le bruit des germes », « les récoltes des siècles futur », et la « germination qui va faire éclater la terre ». On assiste ainsi à une véritable transfiguration du réel. Au paysage du Voreux se juxtapose le paysage intérieur d’Etienne, un paysage fait des combats à venir et de l’espoir de tous les travailleurs. Ainsi, l’éveil de la nature prend une dimension métaphorique. Elle est aussi l’éveil de tous les hommes. C’est d’ailleurs cette métaphore qui permet de donner au titre toute sa portée symbolique. En reprenant le nom d’un mois du calendrier révolutionnaire, et en faisant allusion à la journée révolutionaire du 12 Germinal, Zola fait bien plus que donner à son roman une dimension révolutionnaire. Il développe à travers ce titre une véritable métaphore filée tout au long du roman. P204. « Le mineur s’éveillait au fond, germait dans le sol ainsi qu’une vraie graine…oui, il pousserait des hommes, une armée d’hommes qui répandraient la justice… » P330 « Une armée pousserait des fosses, une moisson de citoyens dont la semence germait et ferait éclater la terre… » P392 Cette métaphore filée de la germination trouve son aboutissement dans la closule du roman, lui offrant ainsi toute sa dimension épique.
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